Les dérapages, les manquements et les excès inspirent beaucoup d’inquiétude sur la façon avec laquelle l’enseignement et l’avenir des élèves sont pris aujourd’hui en otage. L’institution éducative est en danger. Sur fond de débordement et dérèglement sans limites, les syndicats ne mesurent plus ni les discours ni les attitudes. Le constat est alarmant : on est au bout du système éducatif revendiqué de part et d’autre. Ça ne marche plus. Les enjeux sont devenus incommensurablement contraignants. Alors que l’Etat est résolu à prévenir et à faire face aux dérives et aux dépassements sous toutes leurs formes, la Fédération générale de l’enseignement de base a décidé de poursuivre la rétention des notes et de ne pas participer aux conseils des classes. Elle compte aller encore plus loin en annonçant, en réaction à la révocation de nombre de directeurs d’écoles et la suspension des salaires d’enseignants, la poursuite en justice du ministère de l’Education.
Force est de reconnaître qu’un autre monde éducatif avait pris forme en 2011. Un monde éducatif qui accrédite l’image de syndicats — certainement pas tous — défaillants, incontrôlables, quelque part aussi ingouvernables. Qui abaissent la vocation de l’enseignant par des actes dont tout le système éducatif risque de ne pas se relever de sitôt.
Il est d’ailleurs entendu que les valeurs relatives à l’instruction et au savoir et toutes les significations qui s’y rattachent n’ont plus de sens ni de raison d’être pour des syndicats qui compromettent l’avenir de toute une génération.
Le système éducatif évolue dans le sens contraire aux vertus et bonnes habitudes qui étaient la fierté de la Tunisie de Bourguiba et qui la plaçaient en avance sur son temps et sur les autres pays. Les dérapages des syndicats sont en train de pourrir l’enseignement et d’altérer les acquis de toute une nation.
Quelles que soient les recommandations prises en considération, quelle que soit la nature des solutions proposées, quelles que soient les décisions qui en découlent et par conséquent le prix à payer, l’on ne doit pas oublier que le métier d’enseignant n’est pas une activité comme les autres. Il est avant tout un repère de moralité. Il implique des valeurs, des vertus. Il a pour vocation de prévenir et de combattre les dérèglements sous toutes leurs formes